vendredi 8 avril 2016



16:10 - Olivier Buquen: "Les menaces sont extrêmement variées. Il y a depuis 5 ans maintenant de la part de la DCRI, la gendarmerie, la DPSD un recencement de l'ensemble des incidents divers et variés  que subissent nos entreprises par leurs concurrents et qui ont pour objet soit de capter une partie du patrimoine économique, scientifique, technologique de ces entreprises depuis leurs brevets, leurs savoir faire, leurs process, parfois leurs actifs, leurs machines, leur matière grise, capter une partie de ce patrimoine, ou bien endommager, porter préjudice, nuire, voire détruire une partie de ce patrimoine. Voilà l'objectif de ces attaques, de ces aggressions en quelque sorte. Elles prennent évidemment des formes qui sont extrêment variées, la créativité en matière de délinquance économique est sans limite elle est au moins aussi forte que la délinquance tout court et on va depuis des indiscrétions entre guillemets commises par des délégations de visiteurs qui vont aller prendre des photos, prendre des prototypes alors qu'ils n'auraient pas dû le faire, ou peut être des stagiaires, en le faisant plus ou moins exprès qui vont capter de l'information et la rendre publique. Aujourd'hi, de nombreux rapports de stage sont mis en ligne et parfois ils sont tout à fait innocents. Un stagiaire aura capté de l'information disponible dans l'entreprise et l'aura publié. Ca peut-être des auditeurs externes qui sont diligeantés par un client qui veut auditer les process de ses fournisseurs et qui au passage va récupérer beaucoup d'informations. Voilà le type d'incident auquel peut être confrontée une entreprise. Ca peut être aussi des attaques informatiques qui ont l'un ou l'autre ou les deux objectifs que j'évoquais tout à l'heure. Dupliquer des éléments du serveur, des bases de données, des mails échangés par l'entreprise voir des virus qui vont endommager, détruire, détourner ces infrastructures. Ca peut porter sur les infrastructures physiques. Il y a aussi tout ce qui est attaque sur la réputation d'une entreprise, de ses produits, de ses dirigeants. Alors je vais vous citer des exemples dans ces différents cas, par exemple en ce qui concerne la réputation et le cas qui a été jugé il y a quelques mois des laboratoires Théa, un laboratoire Auvergnat qui fabrique des colires et qui s'est retrouvé il y a quelques années avec un buzz internet, un rapport scientifique, administratif qui dénonçait la caractère dangereux de certains de ces produits. Les rumeurs ont causé beaucoup de tors à cette entreprise jusqu'à la suite des procédures, il soit mis en jour qu'en fait c'était l'un de ses concurrents, un laboratoire en l'occurence monégasque qui avait payé des gens indélicats pour fabriquer un rapport totalement bidon... l'affaire s'est bien terminée puisque TEA a racheté les laboratoires moégasques d'abord et ensuite l'a fait condamner pour faux et usage de faux les auteurs du rapport. Donc atteinte à la réputation, cela arrive de plus en plus fréquemment. On parlait tout à l'heure de la e-reputation il est clair que le développement d'internet et des réseaux sociaux, qui sont un formidable outil par ailleurs, il est nécessaire pour les entreprises d'être vigilent, d'être à l'écoute de ce qui se passe et de ce qui se dit sur le net. Il y a aussi tout un tas d'incidents qui ont plus pour but de déstabiliser les entreprises. Ca va depuis le dumping qui est une aggression extrêmement violente, les détournements de clientèle, l'organisation de la raréfaction des approvisionnements, une entreprise va faire pression sur ses fournisseurs pour qu'ils ne fournissent plus les concurrents, ça arrive. Ca peut être aussi des procès à répétition, des procédures à répétition contre une enreprise pour la déstabiliser, pour lui faire dépenser de l'argent, voire pour obtenir des informations. Il y a eu le cas il y a quelque temps d'une entreprise qui a attaqué un concurrent en contrefaçon et en fait comme par hazard dans le cadre de la procédure un huissier devait tenter de venir saisir les prototypes de l'entreprise en question pour vérifier soit disant que ce n'était pas des contrefaçons et bien évidemment pour en prendre pocession ..."


Olivier Buquen a occupé plusieurs postes dans le privé. De 1988 à 1990, il a débuté sa carrière comme responsable de la communication du groupe Bolloré. De 1990 à 1999, il occupe la fonction de cadre de direction de Paribas avant d'être nommé directeur de l'exploitation de BNP Paribas Lease Group Italia à Milan, un poste qu'il occupe jusqu'en 2002. Il poursuit sa carrière au sein du groupe Plastic Omnium jusqu'à sa nomination à la tête de la Délégation Interministérielle à l'Intelligence Economique en septembre 2009. De février à décembre 2012, il est chargé de mission de service public comme "préfet hors cadre".

Une présentation d'Olivier Buquen

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