Les trottoirs ne sont pas larges, mais ce sont plusieurs kilomètres de réseaux entre politiques et petites entreprises. Certaines, pas toutes, mais certaines ont les deux casquettes, tantôt artisan et tantôt élu local. C'est le cas de Jean-Vincent BOUSSIQUET qu'un journal de la CCI des années 2006-2007 décrivait comme un "requin". Il a la réputation d'acheter des brevets, voire, de les démolir. En 2006, la CCI le décrivait comme un homme d'ambition qui projetait de développer une gamme de maisons bois. Cela ne s'est jamais véritablement fait, mais l'artisan est devenu ingénieur en créant la société CUB pour la préfabrication de charpente.
Mon chemin et celui de Jean-Vincent BOUSSIQUET se sont croisés en 2011 alors que nous assistions au voyage d'étude organisé par la CMA des Vosges dans le cadre d'un programme de développement de la filière des bois locaux. Je suis intervenue lors d'un groupe de travail organisé le 4 novembre. Il est intervenu le lendemain matin pour présenter le CNDB dont il avait la présidence.
Jean-Vincent BOUSSIQUET a occupé plusieurs postes d'élu, notamment comme président de la Chambre de Métiers de l'Indre-et-Loire. C'est à ce titre qu'il a participé à un rapport sur "LES PETITES ENTREPRISES ET LES ENTREPRISES ARTISANALES - « L’HOMME AU CŒUR DE L’ECONOMIE » signé Didier CHOUAT, Député des Côtes d’Armor et Jean-Claude DANIEL, Député de la Haute Marne. "Faute de temps", Jean-Vincent BOUSSIQUET n'aura pas rempli sa mission, à moins que cela soit dû au manque de motivations.
Mon chemin a croisé celui d'un employé de Jean-Vincent BOUSSIQUET lors du groupe de travail organisé par le Conseil Général de l'Indre-et-Loire. J'avais été invitée pour mon travail d'innovation sur les feuillus. J'ai profité de ce groupe de travail pour signaler que le projet de Pressac avait été construit en bois importé avec de la main d'oeuvre étrangère. L'employé de Jean-Vincent BOUSSIQUET a rétorqué au vif, "oui mais nous, on fait le Center Parcs". C'est toute une philosophie.
Lorsque Daniel COUDERT a placé un jeune Compagnon dans mon entreprise, la maison des Compagnons de Tours s'est soulevée y voyant une manipulation de Paris. A prime abord, ils ont invoqué qu'un jeune avait été placé en entreprise sans leur aval, puis que le chef d'entreprise n'était pas compagnon, puis que le chef d'entreprise était une femme et enfin, que je faisais travailler mes salariés sous accord de confidentialité et sous clause de non concurrence, un vrai scandale. Le représentant des compagnons d'Orléans est venu spécialement à Loches pour mettre toute la lumière sur cette affaire. J'apprenais plus tard que trois entreprises des environs de Tours s'étaient liguées contre moi, et j'ai longtemps cru que c'était le motif des agissements de mon salarié. Je pensais que la compétition entre jeunes avait fini par l'entrainer dans une série d'actes de sabotage. En fait, il y a trop d'éléments qui le rattachent à la GUINEE, au GABON et aux réseaux FOCCART pour ne pas penser qu'il ait été placé à dessein. Si BOUSSIQUET avait cherché à me déstabiliser par la voix des Compagnons de Tours, il n'aurait pas eu trop de mal au simple fait que j'étais une femme. Qu'une femme innove en charpente, dépose des brevets, créée une entreprise, recrute des salariés et remporte des marchés, c'était pour eux le comble du scandale.
Le 21/11/2013, la presse annonce que Jean-Vincent BOUSSIQUET a remporté l'appel d'offres pour le Center Parcs de la Viennes, 400 cottages sur 800 à construire en un peu plus d'un an. La presse parlera d'un important investissement dans des machines à commande numérique. Sur le site de CUB, il est fait état d'une K2, d'une K3 et d'une BOS-MOB.
Est-ce assez pour sortir les 400 cottages? La presse parle également de partenariats avec 6 autres entreprises qui auraient par conséquent réalisé 67 cottages chacune, une disproportion six fois inférieure au marché de BOUSSIQUET. L'entreprise BOUSSIQUET, ce sont 44 salariés pour l'ingénierie et la charpente dont trois équipes de trois salariés ont travaillé sur le Center Parcs. Comme dit Jean-Vincent BOUSSIQUET dans l'article du 21/11/2013 "il va falloir monter 2 à 3 maisons par jour ouvrable". Est-ce une chimère ?
Le 21/11/2013, la presse annonce que Jean-Vincent BOUSSIQUET a remporté l'appel d'offres pour le Center Parcs de la Viennes, 400 cottages sur 800 à construire en un peu plus d'un an. La presse parlera d'un important investissement dans des machines à commande numérique. Sur le site de CUB, il est fait état d'une K2, d'une K3 et d'une BOS-MOB.
Est-ce assez pour sortir les 400 cottages? La presse parle également de partenariats avec 6 autres entreprises qui auraient par conséquent réalisé 67 cottages chacune, une disproportion six fois inférieure au marché de BOUSSIQUET. L'entreprise BOUSSIQUET, ce sont 44 salariés pour l'ingénierie et la charpente dont trois équipes de trois salariés ont travaillé sur le Center Parcs. Comme dit Jean-Vincent BOUSSIQUET dans l'article du 21/11/2013 "il va falloir monter 2 à 3 maisons par jour ouvrable". Est-ce une chimère ?
L'entreprise BOUSSIQUET est située à 30 kilomètres du Center Parcs, une proximité qui aurait pu favoriser la passation du marché. Les six autres entreprises sont originaires de la Vienne pour deux d'entre elles, du Maine-et-Loire pour trois d'entre elles et 1 de la Charente. L'appel d'offre a été passé au niveau européen, mais d'après l'article de la NR, les élus ayant obtenus de Pierre et Vacances qu'une bonne part des marchés soient réservés aux entreprises locales, c'est BOUSSIQUET qui a gagné les 800 cottages dans le cadre d'un "groupement d'entreprises", dont 400 pour BOUSSIQUET.
Comment l'ambition d'un chef d'entreprise comme BOUSSIQUET a-t-elle pu rencontrer l'ambition de décideurs politiques et de groupes comme Dalkia, Pierre et Vacances ou Center Parc ? La vidéo ci-dessous apporte peut-être des éléments de réponse.
31:24 - Narateur : Ancien maire PS d'Hénin Beaumont, condamné pour détournement de fonds publics, Gérard DALONGEVILLE va nous faire des révélations sur sa campagne municipale de 2001. Elle aurait été financée en partie par des entreprises locales et ce d'après lui, grâce à Jean-Pierre KUCHEIDA, un autre baron du Nord.
Gérard DALONGEVILLE: "Jean-Pierre KUCHEIDA m'envoie 2-3 entrepreneurs du BTP qui effectivement en l'espèce, financent ma campagne donc ces espèces seront versées par des militants au travers des chèques, donc qui vont officialiser ce blanchiment d'argent d'entreprises dans la campagne électorale."
Narateur : En clair, des militants socialistes avaient récupéré l'argent liquide des entreprises pour établir des chèques à l'ordre du PS.
Gérard DALONGEVILLE: Ça s'appelle de la corruption, ça s'appelle du blanchiement, ça s'appelle du financement illégal de parti politique .
Narateur : Aujourd'hui, la justice enquête sur ces accusations de Gérard DALONGEVILLE.
33:25 Rémi LEVEBVRE : Aujourd'hui, le pouvoir s'est déplacé de l'état vers les pouvoirs locaux et au parti socialiste, c'est la même chose. Finalement, le leadership des dirigeants nationaux doit de plus en plus composer avec ces barons locaux, ces notabilités locales qui ont pris un pouvoir considérable et qui font et défont les majorités au parti socialiste.
En d'autres termes, les dirigeants des partis n'y seraient pour rien, ce sont les petits barons qui seraient fautifs. Pour rendre cette prise de parti des entreprises un peu plus claire, j'ai fait le schéma ci-dessous qui explique comment l'argent des appels d'offres publiques retournent dans les caisses des partis.
Si on compare le prix des fournitures négociées chez les fournisseurs, les temps estimés sur les anciens abaques de calcul, la quincaillerie et les coûts de l'entreprise, on se rend compte que les prix au m² fournis par les logiciels de devis sont très au-dessus de la réalité. Cela conduit à une augmentation exponentielle des prix de la construction telle évoquée dans mon "Manifeste pour la filière bois". Au premier trimestre 2001, l'indice du coût de la construction était à 1125€/m² habitable. Au 4ème trimestre 2011, il est passé à 1638€/m² habitable, soit, 45.6% d'augmentation en 10 ans. Aucune autorité de contrôle ne régule les marchés et c'est une dérive qui facilite le détournement de fonds publics.
Sur un projet de Center Parcs à 300 millions d'euros, dont 80 millions de fonds publics, pour lequel une entreprise de taille moyenne remporte 400 cottages (800 en réalité dans le groupement d'entreprises), on se demande par où et pour qui sont passés les fonds. Quand en plus on retrouve des liens généalogiques entre l'élu sénateur qui porte le projet et l'entreprise lauréate de l'appel d'offre, on se demande comment les marchés ont étés remportés. Quand on examine la chronologie du projet, les éléments déclencheurs, les apporteurs de deniers, on se demande s'il n'y aurait pas eu de corruption, ou voire pire, les éléments de preuve d'une entreprise criminelle. Mon enquête reste ouverte et elle se poursuit avec humour.
Les petits trottoirs de la république
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Le politologue Benoit Lapierre M.A.P. dit que les relations diplomatiques sont à la base des relations internationales et de l'analyse politique.
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