Un cheval de Troie est un petit programme utilisé par les pirates pour entrer illicitement sur l'ordinateur d'une personne. Il permet à un pirate de collecter des informations, voire d'agir sur l'ordinateur de la personne. C'est exactement ce qui s'est passé en 1995 lorsque Jacques CHIRAC a fait revenir Jacques FOCCART à l'Elysée.
Jacques FOCCART n'est pas un personnage comme les autres. Influent, homme de l'ombre, on ne sait pas trop comment il est devenu le leader d'un vaste réseau France-Afrique, mais son sait que ses activités sont liées à celles de truands, de voyous et de criminel. Jacques FOCCART n'hésite pas à recruter des mercenaires pour ses missions de promotion de la France en Afrique, et c'est toute une idéologie.
Bien que cela représente une idéologie, cela ne représente pas une politique pour autant, mais pour appuyer les actions de son réseau, Jacques FOCCART crée en 1960 le Service d'Action Civique, le SAC. Derrière une appellation toute patriote, l'objet de cette association est de faire la promotion du Général de Gaulle et d'une certaine forme de politique "républicaine". Ce mouvement hérite de l'après-guerre, de la décolonisation et de la recherche d'une nouvelle identité française, mais une identité pour laquelle "l'élite" représente une autorité de contrôle.
L'élite, c'est la haute bourgeoisie, l'aristocratie, les hauts gradés de l'armée, de la police et de l'administration. Ce sont également les grands groupes industriels. Ce sont en fait des gens qui avaient des noms et qui avaient l'intention de les faire briller. C'est le peuple qui a fait les cuivres comme il l'avait fait durant la guerre.
Rappelez-vous l'appel de l'Abbé Pierre en février 1954. La France est dans la misère. Elle dépend de ces grands groupes pour faire renaître une industrie. Tout s'est passé très vite, des industries se sont ouvertes, la France et le monde ont connu les 30 glorieuses jusqu'aux années 90. Là, c'est la fin.
En 1981, la France connait son premier gouvernement de gauche. Il restera au pouvoir jusqu'en 1995. Le 3 août 1982, François MITTERAND dissout le SAC par application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. Le SAC, qui était connu pour son affiliation à l'extrême droite, à la violence de ses milices et de ses coups de poings sera dissolu, dans tous les sens du terme. Ses membres vont se fondre dans d'autres groupes et façonner la vie politique moderne.
A la tête des grands groupes, c'est un peu le réveil. Eux qui n'avaient de patriotisme que pour l'évolution de leur capital se sont retrouvés associés à l'identité d'une France qu'ils ne connaissaient pas. Une France de gauche mais surtout une France plurielle, car la gauche en fait, c'est quoi ?
En fait, quand MITTERAND est arrivé au pouvoir, il a très vite été associé à une forme de gauche plutôt de droite, snobe, bourgeoise et élitiste. Il a flirté avec les réseaux du pouvoir pour mieux se rendre compte qu'ils lui étaient fermés. La France de de Gaulle n'était pas une France du peuple, mais une France de souverains du peuple, chacun dans sa petite seigneurie. Le général de Gaulle, c'était la figure du père dont les réseaux FOCCART étaient un peu les enfants. Du moins, c'est ce qu'ils ont cherché à faire paraître pour s'identifier à une libération et une forme de patriotisme national. En bref, si la France est libre ce serait grâce à eux.
Le peuple avait les yeux tournés vers la mondialisation, l'ONU, l'ouverture, la tolérance, l'échange, le dialogue et la quête d'un monde meilleur. Son intérêt au peuple, c'est d'éviter les guerres car ce n'est pas l'élite qui ira se battre en cas de nouveaux conflits. La chair à canons a toujours été puisée dans les classes les plus dociles, étrangers, repris de justice et classes moyennes. La légion française est un exemple de l'esclavage moderne.
La face cachée de la légion
Une partie du peuple a commencé à voir le monde comme une opportunité de marché, d'équilibre et d'échange. Une autre partie du peuple a vu le monde comme une menace responsable de la fermeture des usines françaises. Et c'est là que toute l'histoire politique de la France commence, car ce n'est pas la mondialisation qui a fermé les usines françaises, mais ce sont les grands groupes qui d'eux-mêmes ont choisi de s'exporter, exporter leurs savoirs et le capital intellectuel d'une France de plus en plus désunie.
C'était la punition faite au peuple pour avoir mis un homme de gauche au pouvoir, une façon de dire que sans la gouvernance de la droite, la France s'écroule. C'est un peu ce qui se passe avec l'arrivée de Hollande au pouvoir, les entreprises font la grève du zèle, elles arrêtent leurs développements, elles font blocus et elles attendent que les changements de pouvoir les autorisent à agir. Tout cela repose sur une idéologie très simple: les ouvriers pensent que les patrons sont des voyous, les patrons pensent que les ouvriers sont des emmerdeurs qui leurs coûtent bien au-delà de la valeur de leur travail. Le fossé a fini par se creuser pour détourner l'idée d'une France légitime.
Quand la gauche est arrivée au pouvoir, elle a changé les règles du jeu. Elle s'est mise aux affaires Africaines et elle s'est mise aux affaires avec le Moyen-Orient. Le monde des affaires s'est politisé mais à la manière des grands groupes, tant qu'il y a à prendre, ils prennent. Tandis que la gauche offrait au français une certaine idée de la démocratie au travers la protection sociale, elle offrait en même temps de très gros cadeaux aux patrons qui menaçaient de partir. Est-ce que cela les a retenus, peut-être ? En tout état de cause, il est sûr que les entreprises internationales ont adapté leur nationalisme au denier de l'état en imposant que la France se mette à leur service. L'armée qui assurait la sécurité nationale est devenue un service de sécurité pour les entreprises. C'est un changement de rôle qui a pris un tournant radical en 1995.
En remettant Jacques FOCCART dans son bureau de l'Elysée, Jacques CHIRAC a repris le contrôle des réseaux, mais il est allé au-delà du plan du Général de Gaulle qui avait clairement maintenu les réseaux hors de l'état. Jacques CHIRAC, lui, a fusionné les réseaux avec les services de l'état, et il s'y est pris à deux fois pour parachever l'oeuvre d'un machiavélisme politique.
Alain JUILLET a été le cadre et le patron de plusieurs entreprises françaises, Mamie Nova, Ricard, Jacobs Sushard, Coeur de Lion, Elle & Vire, France Champignons, Mark et Spencer. Il est surtout un proche de PASQUA, bien connu pour son affiliation aux réseaux FOCCART. Il est aussi le fils d'un ancien Ministre de l'intérieur et le filleul d'un ancien conseiller de Jacques CHIRAC. Autant dire que ses liens avec les réseaux FOCCART ne sont plus à démontrer. En 2002, Jacques CHIRAC le place à la tête de la DGSE et c'est en 2003 qu'il créé les services d'intelligence économique, l'actuelle D2IE.
Un ancien patron d'entreprise devient le patron des espions et c'est toute une nouvelle stratégie de l'économie moderne qui s'installe, puisqu'Alain JUILLET a changé les règles du jeu. La DGSE qui était un service de l'état, recrutait des agents indépendants. Ces mêmes agents pouvaient s'appuyer sur le renseignement de leurs indics, mais les indics représentaient un moyen, ils ne représentaient pas un système. Hors, en faisant rentrer des cadres du monde de l'entreprise dans la DGSE, l'idée de la sécurité de la nation s'est déplacée vers celle de quelques grands groupes. L'état s'est mis à espionner pour le compte des entreprises et il a développé cette idée qu'un peuple, c'est le salariat, avec les bons salariés qui travaillent et les fainéant qui croupissent leurs jours au chômage.
DGSE, les espions de l'ombre
Alain JUILLET a surtout instauré une certaine paranoïa volontaire dans un monde qui ne dissimulait rien de la compétition. Après la chute du mur de Berlin, entre 1989 et l'année 2001, ce sont douze années d'un calme plat, de la routine ordinaire pour les espions de la DGSE. Les choses se sont accélérées après les attentats du 11 septembre 2001. Les rivalités entre les Etats-Unis et la Russie n'avaient été un secret pour personne, mais ce que le monde a découvert est une rivalité sans partage entre la France et les Etats-Unis. Au coeur de l'enjeu, tout le pétrole de l'Iraq sur lequel les états généraux français avaient établi un quasi-monopole. Banques, sociétés pétrolières, groupes du BTP, la France avait en Iraq une patrie économique bien plus rentable que celle de la France.
Des espions dans les entreprises françaises
7:23 Journaliste : Mais vous travaillez pour qui ?Espion : On travaille principalement pour le CAC40, parce que le CAC40, ils passent leur temps à se défoncer l'un l'autre. Il n'y a pas besoin d'aller chercher à l'étranger d'autres missions.Journaliste : Vous voulez dire que les entreprises françaises, entre elles, déjà s'espionnent aussi.Espion : Exactement.Journaliste : Alors de quel type de mission on peut vous charger ?Espion : Par exemple, il y a deux sociétés qui répondent à un appel d'offres et la première société veut savoir à quel montant l'autre va répondre pour aller en dessous, bien sûr. Et donc là, nous on va espionner pour leur dire exactement "voilà, leur appel d'offre est à tant". Ou tout simplement aller voler un secret industriel de façon à ce qu'ils puissent le sortir avant eux.Journaliste : En France, le vol de secret industriel est puni de 3 ans de prison. Du coup, pour ces opérations illégales, les barbouzes demandent cher.
Le monde s'est accéléré en 1987 avec la création du CAC 40, la Cotation Assistée en Continu, une invention française créée par la Compagnie des Agents de Change. L'espionnage dans les entreprises s'est nationalisé en même temps que les grands groupes devenaient défiants à l'égard d'un état qu'ils n'avaient pas soutenu.
Le chantage politique est devenu une machine de guerre tout autant que le chantage économique. Au coeur de l'action, ce sont les voies des électeurs que l'état et les entreprises se disputent. La France est devenue une république bananière au service de grands groupes qui cultivent surtout la peau de banane. L'état a progressivement été déjoué de sa mission, mais quoi que... on a vu ces dernières années l'ambition de nombreux hommes politiques s'accommoder parfaitement de cette nouvelle politique française. Certains ont fermé les yeux tandis que d'autres sont montés au drapeau d'un patriotisme de marques et de grandes enseignes.
C'est une nouvelle idée de la nation qui a vu le jour avec la D2IE. En 2009, Olivier BUQUEN succédait à Alain JUILLET après avoir occupé un poste de cadre chez BOLLORE. L'espionnage français a été privatisé par les grands groupes qui ont fait jadis les réseaux FOCCART. Le silence des agneaux de la nation commence avec la vidéo suivante, on nous parle des "tremblements de mondes", c'est à dire que la psychologie de l'entreprise, ses craintes, ses inquiétudes, ses frissonnements deviennent en quelque sorte le coeur d'une affaire d'état. Et c'est toute une politique qui se dessine dans le message que nous délivre Alain JUILLET, en d'autres mots, il faut avoir peur.
Sur le fondement de la peur, un certain nombre de services se mettent en place et surtout, comme on l'a vu avec les attentats terroristes, ce sont un certain nombre d'actions légalisées qui ont pu être menées. Perquisitions, gardes à vue, les libertés s'envolent et d'autant mieux que les gens ont peur. Hors, si les gens ont peur, c'est aussi parce que le Cheval de Troie est entré dans la nation France et qu'il a réussi le pari d'une psychose. Cela ne touche pas seulement les particuliers, mais également toutes les entreprises qui sont un peu hors du système. La peur domine tous les instincts et avant tout, ceux de la réussite et du progrès.
Dans mon entreprise, ce ne sont pas des chinois qui sont venus créer la zizanie, mais de bons petits français, compagnons du devoir du tour de France, patron de PME du textile et de l'immobilier, retraités, etc... Des hommes qui ne sont ni des résistants ni des représentants de l'état, mais les membres d'un réseau que des hommes à la tête des services de renseignement contrôlent. Et tout cela, ils ne l'ont pas fait que pour moi. Si le système est en place, c'est pour appliquer la même méthode à l'ensemble des français qui auraient une vision plus humaniste du monde. L'humanisme, ils n'en veulent pas, ils n'y croient pas et surtout, ils le combattent.
La France élitiste des réseaux FOCCART est devenue une France en perte de vitesse. Les ingénieurs s'en vont, les entreprises s'en vont, et ce ne sont pas celles que l'on croit. Les grands groupes restent tandis que toute l'économie des petites entreprises chancelle.
La France a voulu la séparation de l'église et de l'état. Il est temps qu'elle demande la séparation des grands groupes et des services de l'armée, de la DGSE et des administrations françaises. Il est temps que la France se réveille avec des projets, de la confiance, de la grandeur, et un esprit de gouvernance qui n'appartient qu'au peuple, et à lui seul ! Une France juste et équitable, bienveillante, protectrice, une patrie qui est un modèle, un repère et un droit.