vendredi 8 avril 2016

Après le tsunami de décembre 2004, j'ai travaillé comme bénévole pour plusieurs organisations jusqu'à ce que le CHF International entame les démarches pour m'embaucher. Jean-Claude MALLET était un attaché ministériel en charge de visiter les chantiers financés par la France. Il dépendait du premier Ministre Dominique de VILLEPIN. Un cocktail était organisé à la maison de l'Ambassade, auquel j'avais été invitée comme la plupart des français en poste à Sumatra. Jean-Claude MALLET a fait le tour des potins pour savoir qui est qui, qui fait quoi, et comment. J'ai donc raconté mon expérience. Je devais donner une petite conférence pour le compte de l'ONU, rien de bien important, mais comme je participais au Shelters Meetings pour le compte du CHF, je faisais remarquer à Jean-Claude MALLET que les organisations françaises n'y participaient pas, ce qui était tout à fait anormal. La conversation s'est engagée et c'est ainsi qu'il a appris que j'avais un projet avec le CHF International. Le lendemain, j'ai reçu un simple SMS d'un attaché de l'ambassade disant "tu travailles pour l'ambassade, on vient te chercher". J'avais aménagé mon bureau dans une tente militaire, j'étais bien là où j'étais. Un 4x4 noir avec chauffeur est venu, a vidé ma tente et m'a conduite à la maison de la Fondation de France.

Je suis restée quelques jours à la maison de la Fondation de France jusqu'à ce que la directrice de service se plaigne et me fasse transferer loin de mes contacts américains au CHF International. On me demandait de réaliser une étude sociologique sur un camp d'IDP que Jean-Claude MALLET avait visité, et dont il avait dû repartir en urgence sous la vindicte des habitants du camps qui traitaient la France de voleur. On me demandait de réaliser une enquête sociologique pour un problème que j'avais pu identifier lors de ma première visite sur le camp. Les personnes étaient isolées, l'eau des puits était polluée, ils recevaient à peine de la nourriture et une organisation française proposait des cours d'informatique aux enfants alors qu’il y avait d'autres urgences plus évidentes. Pire, une volontaire avait tenté d'enseigner la chanson "savez-vous planter les choux" en mimant de ses gestes les paroles ce que les habitants avaient interprété comme une insulte à l'Islam. Le camp était géré par une organisation proche d'Al Qaeda, et nous étions dans une zone de conflits entre les indépendantistes du GAM et l'armée Indonésienne. Dans mon cas, je n'avais jamais vu ça.

Un peu habituée cependant au terrain et forte de ma foi en Dieu, j'ai pris mon sac à dos et je suis allée vivre avec les habitants du camp. J'ai ramené de la nourriture, nous avons passé la soirée à parler et le lendemain nous avons fait le point de l'ensemble des problèmes. Rien d'insurmontable, mais il fallait un peu de méthode et surtout des moyens pour mettre les personnes en sécurité. L'Ambassade m'a refusé ces moyens, m'a déménagée une nouvelle fois pour m'emmener à la maison de l'Ambassade où là, j'étais sous la vigilance d'un envoyé politique et d'un Colonel de l'armée française. La maison appartenait à un Général Indonésien qui prenait à coeur notre surveillance. J'étais peu impressionnée, j'ai vite trouvé ma place et exposé mon point de vue. L'Ambassade a fini par m'envoyer la fine fleur de ses attachés, une sociologue avertie, épouse d'un représentant de l'ONU. Je l'ai bien reçue, je l'ai emmenée sur le camp ou je lui ai fait rencontrer un ami des amis d'Al Qaeda. Elle a fini par conclure que ma méthode était la bonne et qu'il me fallait plus de liberté. J'ai reçu un salaire de 1500 euros pour deux mois de travail qui est passé dans le sauvetage des 732 personnes du camp. Un salaire d'esclave dans des conditions de déménagement pour esclave et tout cela pour un pays, la France, qui m'a bien fait comprendre que la vie en Indonésie ne coûte que 100 dollars.

J'ai mené deux enquêtes sociologiques, l'une pour l'Ambassade, l'autre pour moi. L'enquête que j'ai menée était destinée à identifier les problèmes rencontrés par les femmes qui récupèrent des enfants, les nourrissent, les élèvent, les éduquent et doivent en même temps continuer de travailler. J'ai tenté de faire valoir cette enquête auprès des ONG où je n'ai reçu aucun écho. Après avoir été plumée dans la mission de l'Ambassade, je n'avais plus les moyens de poursuivre à Sumatra. Je suis rentrée en France avec des idées, de la force et de la détermination. J'avais dans mes cartons à dessins des savoirs qu'il n'était plus question de laisser dormir. J'ai repris mes croquis et j'ai abouti une innovation que j'avais développée quelques années plus tôt. Je me suis décidée à passer des concours au printemps de l'année 2006 avec pour seule idée de lever des fonds et déposer des brevets. Mon projet a été retenu en demi-finale du concours Idenergie de la Technopole de Laval, mais il fallait que je crée une entreprise et je n'étais pas prête pour cela. Je me suis retirée du concours et j'ai continué mon développement pour tenter de modifier mon approche économique. D'une invention inspirée des charpentes Batak, j'en suis arrivée à une technologie destinée à revaloriser l'utilisation des feuillus français dans la construction bois.

En Septembre 2010, j'étais prête à accepter l'idée de la création d'entreprise. Je me trouvais en Champagne-Ardenne, j'ai organisé un meeting dans un hôtel d'entreprise de Langres. Des personnalités de la CCI, de la Région, et des entreprises sont venues. La Région Champagne Ardenne proposait d'incuber mon projet sous condition que je m'y prépare avec eux, que je passe devant un jury et que le jury accepte mon projet. Je suis devenue la première femme incubée de Champagne Ardenne avec le plus gros budget jamais alloué en incubation, 49644 euros. Avec ce budget, je me suis engagée dans un programme de revalorisation des feuillus que mes innovations permettaient d'utiliser différemment par des techniques d'assemblage nouvelles. Je suis entrée en incubation d'entreprise le 31 décembre 2010 et j'en suis sortie le 30 juin 2012.

Ma vie après 1995 a été un chamboulement. Il n'y avait pas de place pour une vie personnelle, un mariage des enfants et je crois que ce n'était pas vraiment dans mon idée. Je rêvais de devenir une ethnographe reconnue, d'enseigner et d'accueillir des enfants défavorisés chez moi. Je ne me voyais pas vraiment adopter, mais j'ai toujours eu la fibre maternelle. A l'école, mes copains m'appelaient Mama. Lors de mon premier voyage en Indonésie, mon traducteur m'appelait Mommy. Les enfants m'appelaient grand-mère à cause de mes cheveux blonds et de mes yeux bleus. Après le tsunami, les réfugiés du camp m'appelaient Ibu Pengusunsi, la mère des réfugiés. Je me serais assez facilement faite à l'idée d'être une mère de substitution pour des enfants défavorisés qui auraient eu une éducation et la chance d'aller à l'école. En 2010, j'ai eu quelque temps à l'idée d'en finir avec le cycle des malheurs, de prendre un petit ami, faire un enfant et au moins ne plus être seule. Quitte à me battre, je me battrais pour autre chose que ma survie. J'ai bien pris un petit ami, mais j'ai vite regretté dès qu'il s'est agi d'incubation d'entreprise. Il ne se voyait pas avec une femme patron et je ne me voyais plus à tourner mes pelotes de tricot le soir en faisant semblant d'être une femme mûre et bien dans sa tête. J'ai remballé mes pelotes, je suis partie, ai pris un appartement et j'ai poursuivi ma vie comme je comptais qu'elle se déroule.

Les 29 et 30 mars 2011, j'ai participé au salon INNOVACT de Reims durant lequel j'ai exposé une maquette de maison flottante. Quelques mois avant, les 4 et 5 novembre 2010, j'avais participé à un voyage d'étude dans les Vosges pour le développement des bois locaux. La CMA des Vosges m'avait demandé de participer à un atelier sur la valorisation des bois locaux. Il s'agissait d'une table ronde sur une estrade devant un public de professionnels issus des milieux des entreprises, des ministères et des hautes administrations. Parmi la centaine de personnalités inscrites à ce voyage d'étude, il y avait Daniel COUDERT qui dirige l'Institut de la Charpente à Angers et Jean-Vincent BOUSSIQUET qui dirige une entreprise de construction bois à Chinon.

Alors que j'habitais Langres et loin de tous contacts en Touraine, un personnage un peu étrange m'a contactée en août 2011. Je ne vais pas donner son nom car je le cite dans une affaire au tribunal mais nous allons l'appeler (modified on 04/25/2020) Mr Thiercelin. Ce Mr Thiercelin dirigeait à l'époque une entreprise de construction bois et un atelier de confection de cravates. Ses parents avaient travaillé pour la fabrication de foulard Hermès, ce qui laisse à imaginer un bon réseau de relations. Je suis sans doute naïve, mais j'ai pensé que Mr Thiercelin était une personne sans histoire qui ne pouvait pas prendre le risque pour ses entreprises. Mr Thiercelin prétendait avoir entendu parler de moi par la brochure publiée sur le site de la CMA des Vosges. Je rappelle, j'exerçais comme architecte à Langres, Mr Thiercelin habitait la Touraine. Plus de 700 km nous séparaient. Bien que je trouve l'initiative étrange, j'ai accepté de rencontrer Mr Thiercelin le 6 octobre 2011. Les échanges que nous avions eu depuis le mois d'août me paraissaient sérieux, il s'était engagé par écrit à me fournir un chantier de construction, puis deux chantiers, puis l'entrevue d'un troisième. D'un autre côté, après la fusion de deux communautés de communes près de Langres, les projets n'avançaient pas avec la Champagne-Ardenne. J'ai quitté Langres pour la Touraine le 30 octobre 2011.

L'avancée des projets qui avaient été proposés par Mr Thiercelin précisait la forme qu'allait prendre mon entreprise. J'ai pensé pendant un temps créer une société d'architecture puis la difficulté de porter des innovations techniques ne permettait pas de travailler avec des charpentiers conventionnels. Ils étaient curieux, ils voulaient bien participer, mais ils n'étaient pas dans un schéma économique normal. Ils voyaient l'innovation comme une opportunité de travailler peu pour beaucoup d'argent et surtout de se faire une image publicitaire, hors, en phase de développement, il est toujours conseillé de communiquer peu. J'ai donc donné à mon entreprise la forme d'une entreprise de charpente spécialisée dans les domaines techniques que je développe. Cela me permettait de mieux contrôler la normalisation, les échanges avec les assurances, les achats, notamment de chêne et de quincaillerie. Cela m'a permis aussi de mieux appréhender la part d'innovation d'entreprise, c'est à dire tout ce qui n'est pas du domaine technique mais qui apporte une innovation de services stratégiques pour l'entreprise.

En mars 2012, j'ai lancé ma première campagne de recrutement et me suis faite littéralement insultée sur les forums par de pseudos professionnels qui me recommandaient d'abandonner ce projet sous le prétexte que j'étais une femme. Quand je suis entrée en école d'architecture en 1988, nous n'étions que 3% de femmes. En deuxième année d'architecture, j'ai pensé un temps abandonner mes études pour devenir charpentier. Je suis montée à Paris où j'ai rencontré le directeur de l'école des Compagnons ou l'on m'a répondu qu'il n'y avait pas de femme chez les compagnons charpentiers. J'ai construit ma carrière d'ethnographe dans l'idée qu'à défaut d’être charpentier je pouvais devenir une experte des technologies de charpente. En étudiant la charpente sans ferme des Batak de Sumatra, j'ai exploré les techniques des charpentes de l'ordre Cistercien, j'ai écrit mes pensées sur la géométrie et j'ai exploré ce que j'entendais découvrir du monde. Je n'avais pas de regrets, mais j'avais des passions et ce ne sont pas quelques insultes sur un forum qui allaient y mettre fin.

La phase de recrutement était difficile et je n'avais pas les moyens de m'offrir les services d'un cabinet de recrutement. J'ai créé une affiche que j'ai envoyée à toutes les maisons de compagnons de France. J'avais à l'époque une idée des compagnons qui est celle que le public s'en fait, bien éduqués, travailleurs, passionnés, précis. Je pensais trouver des jeunes enthousiasmés par l'innovation et qui allaient trouver dans mon projet d'entreprise l'opportunité plutôt unique en charpente d'apporter leur contribution à cette innovation. Le 10 mai 2012, Daniel COUDERT que j'ai déjà cité plus haut, me contactait pour me proposer un jeune à deux ans de finir son tour de France. Je trouvais cela un peu juste pour être chef d'équipe mais il était âgé de 29 ans et Daniel COUDERT me garantissait qu'il avait toutes les compétences. Ils avaient travaillé ensemble sur un projet de théâtre à Angers où ce jeune avait démontré toutes ses compétences.

Je ne citerai pas de nom là non plus car j'ai porté plainte contre ce jeune le 10 mai 2013 après qu'il ait commis des actes de sabotage sur un chantier. (modified on 04/25/2020) La gendarmerie de Loches qui a enregistré ma plainte n'a jamais donné de suite. J'ai également transmis le dossier au Procureur de la République de Tours qui n'y a pas répondu et au Préfet de l'Indre-et-Loire qui est resté sans réponse. Les divers sabotages qui ont été commis dans mon entreprise m'ont contrainte à injecter plus de 130.000 euros de deniers personnels dans l'intention uniquement de me dégager de la responsabilité. Nous allons appeler ce jeune CRG, Christophe Ranchon-Ginoux. Je l'ai embauché en CDD au sein de mon cabinet d'architecture le 16 juin 2012. Il avait un contrat de confidentialité et une clause de non concurrence. J'ai ensuite créé mon entreprise de charpente le 8 juillet 2012, jour de mon anniversaire. C'était pour moi la marque d'un long travail de développement. J'ai embauché CRG en CDI le 16 juillet 2012 pour le compte de ma jeune entreprise. Il était embauché en qualité d'ETAM de niveau F payé 300€ par mois au-dessus des conventions collectives, avec contrat de confidentialité et clause de non concurrence. J'ai consenti un salaire honorable car je demandais des efforts pour l'innovation, la création de l'entreprise et l'investissement personnel qu'il devait consentir en déménageant en Touraine.

Le 11 mai 2012, alors que je sortais d'une réunion de travail avec le CRITT-Bois d'Epinal, la banque m'appelait pour m'informer qu'elle m'accordait un prêt de 80.000 euros pour la création du capital de mon entreprise. En phase de développement pour l'obtention de concours, subventions et fonds publics, il est impératif que l'entreprise débute avec un capital au moins aussi important que les fonds nécessaires au développement. C'est du moins ce qu'on nous dit en phase d'incubation d'entreprise, une approche que je réviserais peut-être si c'était à refaire. Quelques minutes après que la banque ait raccroché au téléphone, la gendarmerie de Bourgueil me téléphonait en me demandant de me stationner sur l'autoroute. Ils avaient quelque chose d'important à me dire, c'était grave, mes parents avaient eu un accident de voiture, mon père était mort, ma mère grièvement blessée, il ne pouvait pas me dire si son pronostic vital était engagé.

J'ai mis plusieurs dizaines de minutes à réaliser ce qui s'était passé. Mon premier réflexe a été d'appeler les amis de mes parents, ceux qui étaient avec eux juste avant que l'accident ne se produise. Je voulais m'assurer que ma mère ne soit pas seule le temps que je fasse la route, puis il fallait appeler la famille, je n'avais pas de numéros de téléphone. J'ai appelé les renseignements, obtenu les téléphones d'un oncle et d'une tante de chaque côté de la famille. Je leur ai demandé de se charger d'appeler tout le monde. J'avais loué un bungalow près de Troyes pour travailler. Je devais y retrouver des amis. J'ai tout annulé, nettoyé, rendu les clefs et pris la route pour arriver à l'hôpital à 1h20 du matin. Ma mère était sonnée, mais elle était combative. Elle m'a demandé si je savais pour mon père j'ai dit que oui. Elle s'est inquiétée du chien je l'ai rassurée. Nous avons discuté un peu avant qu'elle se rendorme. Elle était dans une coquille rouge avec des bleus et des hématomes partout. Son pronostic vital a été engagé jusqu'au mois d'octobre 2012 et sa vie ne sera plus jamais comme avant.

J'ai vécu plusieurs moments très difficiles dans ma vie et je suppose que j'ai appris à m'endurcir par l'expérience, les drames, les peurs, les émotions. J'ai tout mis en oeuvre pour protéger ma mère. J'ai fait interdire qu'on l'appelle, j'ai programmé les visites avec les amis et la famille pour m'assurer qu'il y ait toujours quelqu'un. Ma mère était à Tours tandis que mon père était à Chinon. Quand je suis arrivée pour organiser les obsèques de mon père, la famille m'avait déjà téléphoné le matin pour demander les vêtements et savoir quand j'allais arriver. J'ai planifié les obsèques et obtenu de l'église de pouvoir les filmer. Ma mère allait devoir faire son deuil sans avoir vu son mari ni l'avoir accompagné le jour de ses obsèques. C'est après qu'elle a vu ce qui s'était passé, la voiture, l'épave, la route, le cercueil de mon père et mon père sur son lit de mort. Il a fallu tout lui expliquer comme à une petite fille qui se réveille d'un cauchemar brutal.

La vie devait continuer malgré tout cela, je ne pouvais pas renoncer aux brevets, à l'entreprise, les clients. En même temps que je préparais les obsèques pour la messe de mon père, j'allais défendre un projet de client à la DRAC de Tours. Ma mère ne voulait pas de maison de repos car elle avait sa fille. Elle ne voulait pas non plus d'aide-soignante et de femme de ménage. Elle ne voulait pas de psychologue non plus. J'ai assuré sa sortie d'hôpital, j'ai réglementé les visites, je me suis occupée des soins et des papiers. En même temps, je déposais mes brevets le 29 juin 2012 après une longue année de travail d'écriture et je créais mon entreprise de charpente. Le médecin de famille a laissé tomber ma mère de manière exécrable. Le 12 mai 2012, je suis allée à la maison médicale pour demander les informations que me demandait la gendarmerie. Le médecin a refusé de les donner, y compris pour l'hôpital. Les amis de ma mère l'ont également laissée tombée, sans doute trop habitués d'avoir une personne serviable qui perdait toute utilité à leurs yeux. J'ai découvert cette autre forme de l'humanité que je ne connaissais pas, et toujours comme une ethnographe, j'ai poursuivi mon chemin.

Malgré la capacité que j'avais à gérer la crise, j'avais perdu toute combativité. Le discours de messe pour les obsèques de mon père m'avait mise dans un état d'esprit pacifique, je n'avais pas envie de me créer d'autres problèmes et j'ai sans doute baissé ma garde au lieu de me méfier. Paradoxalement, tout ce qui m'est arrivé m'a appris que la paranoïa ne servait à rien. C'est dans les moments de paranoïa que j'ai vécu les moments les plus durs. Et alors qu'il peut paraître un peu fou de tourner la page sur les problèmes, c'est pourtant ce qui permet d'avancer le mieux. Je n'avais pas envie d'imaginer qu'il y ait des raisons à l'accident de mes parents, et il m'était impensable d'imaginer des coupables. Pourtant la suite de l'histoire soulève de nombreuses questions.

Par un courrier daté du 16 juillet, Mr Thiercelin annonce qu'il se retire des deux projets qu'il avait apportés. Il devait réaliser la maîtrise d'oeuvre, je devais réaliser les lots charpente, isolation et couverture. Sans maître d'oeuvre les projets prenaient une nouvelle tournure. Alors qu'avec CRG nous travaillions à la mise en place des ateliers, l'électricien annonçait ne pas pouvoir brancher les machines. EDF pour sa part annonçait qu'il ne pouvait pas modifier le réseau pour du triphasé. L'entreprise d'électricité a été rachetée par la suite par un ancien employé de la centrale de Chinon, un nom là aussi que je cite dans un dossier juridique pour dégradations plus ou moins volontaires sur un chantier.

Faute de pouvoir brancher mes machines à bois, je n'ai pas eu d'autre choix que de trouver de nouveaux ateliers. J'ai cherché auprès de la mairie de Beaulieu Lès Loches, puis de Loches. J'ai fait les agences et les petites annonces. Je suis finalement tombée sur une annonce qui proposait un terrain, une option qui avait été envisagée pour le stockage du bois, quitte à mettre les machines momentanément ailleurs. J'ai visité le terrain qui appartenait à un certain Mr MICHEL. Derrière ce terrain, se trouvait un immense bâtiment désaffecté. Je me renseignais auprès de Mr MICHEL qui m'a donné le nom du propriétaire du bâtiment, un certain (modified on 04/25/2020) Mr Pierre Rossignol. D'après Mr MICHEL, Mr Pierre Rossignol ne voulait pas vendre, mais pour ma part je pouvais me contenter de louer.

J'ai rencontré Mr Pierre Rossignol fin août 2012. Dès la première entrevue il m'a parlé de son expérience en Afrique où il disait avoir été fait prisonnier, passé pour mort puis libéré après deux ans de captivité. C'était un vieux Monsieur de 92 ans, et j'avais de la sympathie pour lui comme on peut en avoir avec les personnes âgées. Il vivait seul avec sa nièce pour laquelle il ne mâchait pas ses mots. Il répétait son histoire et semblait peu soucieux de son bâtiment. S'il vendait, il en voulait 500.000 euros. Bien que je trouve cela excessif, j'ai promis d'y réfléchir, puis en faisant les calculs entre l'achat et la sous location, je pouvais facilement rentabiliser mon investissement. Je pouvais lever des fonds auprès de business angels et il serait facile de louer des locaux. J'ai revu Mr Pierre Rossignol pratiquement tous les jours du mois d'août 2012 au mois de février 2013, un temps qu'il me prenait durant les soirées et les week-ends pour organiser la mise à disposition des ateliers. Le bâtiment et les extérieurs du bâtiment étaient encombrés par des caravanes, des voitures, des camions, des remorques, des pneus, de l'huile de vidange, des moteurs, de la ferraille, et toutes sortes de choses entassées là depuis des décennies. J'en avait proposé 10.000 euros pour en faire mon affaire, revendre et nettoyer. Mr Pierre Rossignol a refusé sous prétexte que cela valait plus. Le problème, c'est que pour que cela valle plus, il aurait fallu qu'il s'en occupe, ce que ni lui ni sa nièce n'ont fait.

Je me suis retrouvée avec un bail précaire, un compromis de vente et les promesses de Mr Pierre Rossignol pour débarrasser le bâtiment. Au final, j'ai dû me charger de passer les petites annonces, recevoir les acheteurs potentiels, trouver les papiers des véhicules, les clefs, organiser les ventes et tout cela pour rien. Mr Pierre Rossignol a très joyeusement encaissé l'argent pendant que je nettoyais et mettais son bâtiment aux normes. Les travaux d'électricité que je n'avais pas pu organiser chez moi, je me trouvais à devoir les payer pour travailler dans le bâtiment de Mr Pierre Rossignol. J'ai payé l'équivalent de 18 mois de loyer en location d'engins, personnel et électricien, un budget que Mr Pierre Rossignol a fait mine d'ignorer outre les 10.000 euros de ventes qu'il a perçu sur son matériel.

Mr P.R n'en finissait pas de répéter les mêmes histoires. Il possédait 27 km de champignonnière qu'il m'a faites visiter à plusieurs reprises. "Là, le cimetière s'est effondré il y a des cadavres derrière les murs." - "Là, ce sont des personnes qui ont été éliminées, on voit encore les marques de balles." - "Là, les jeunes filles de la DASS se faisaient trousser par le contre maître, et là, et bien c'est encore un cadavre, nous avons fait un mur pour que ça fasse propre." Il m'a fait signer un papier attestant que j'étais informée qu'une 2CV n°5 de chez Citroën était enfouie dans le terrain. Quand on voit le nombre de décombres dans le terrain, on se demande ce qu'elle avait de tellement important. Ailleurs, et bien "ne vous étonnez pas si vous trouvez des ossements humains en nettoyant, le terrain a été remblayé avec de la terre de cimetière." Une autre fois, en recherchant les papiers des camions, je suis tombée sur deux passeports français estampillés de pays originaires du Moyen Orient. Mr Pierre Rossignol s'est empressé de prendre les deux passeport en disant à sa nièce "il faut qu'on les détruise, ce sont peut-être des gens qu'on a liquidés."

J'ai fini par avoir peur de ce Mr Pierre Rossignol qui se pointait n'importe quand et avec n'importe qui. Plusieurs fois, il est venu au bâtiment avec des hommes vêtus de noir, manteau noir, chapeau noir, mes employés en avaient peur. Soi-disant des leaders religieux de la communauté manouche mais à tous points de vue des airs de mafia. Mr Pierre Rossignol m'a conduite un jour dans le sous-sol de sa maison où il conserve un coffre derrière une lourde porte noire. Il en a sorti deux fioles d'une dose mortelle qu'il injectait, soi-disant aux soldats américains. "Il y en a une pour moi" m'a-t-il dit. Mr Pierre Rossignol avait 17 ans au début de la deuxième guerre mondiale. A 19 ans, pour ne pas s'enrôler dans l'armée, il a fui la France pour se réfugier en Afrique. Il y a rencontré une vieille connaissance de Loches qui promettait de l'enrôler dans les troupes spéciales. Il a refusé puis est allé jusqu'en Guinée où il a travaillé comme pharmacien. Il n'y a pas de preuve qu'il soit revenu en France et il apparaît peu probable qu'il ait travaillé au service médical des américains. Pourtant, Mr Mr Pierre Rossignol passe à Loches pour un héros de la guerre, un libérateur, un vieux soldat qui a soutenu la résistance.

Ce mythe, ce n'est pas à la guerre qu'il l'a gagné mais bien après quand à son retour d'Afrique, il développé ses activités à Loches, champignonnière, pharmacie, laboratoire d'analyses et société de transport avec le Moyen Orient. Une société d'une cinquantaine de camions avec un visa permanent pour l'URSS. La spécialité de cette entreprise était le transport pour l'Iraq. On retrouve dans les anecdotes de Mr Pierre Rossignol des histoires sur des pierres sumériennes entrées en fraude pour Martin BOUYGUES, un nom bien connu dans la région d'Orléans. Mr Pierre Rossignol avait des soutiens aux plus hauts lieux de l'état. Les gens disent qu'il a fait construire sa pharmacie sans autorisation. Son bâtiment a été construit sans aucun permis de construire et il avait prévu d'y installer un aérodrome. Au fond de son jardin, git encore la vieille carcasse d'un vieux pilatus rouillé et démembré de ses ailes. Mr Pierre Rossignol, quand on l'embêtait, prenait son avion pour voler très bas au-dessus des maisons de ses détracteurs les plus audacieux. Alors que je faisais réaliser un constat, un huissier m'a dit un jour, prenez garde de ce Mr Pierre Rossignol, il a déjà détruit la vie de beaucoup de gens.

Quand je suis arrivée aux USA, je n'avais aucune idée de qui pouvait être Mr Pierre Rossignol. C'est à la suite de mes enquêtes que j'ai compris sa personnalité, sa vie, son histoire, son passé, cette entreprise, ces bâtiments, l'Iraq, l'URSS et aussi la masse de problèmes accumulés depuis 2012. Mr Pierre Rossignol est un ancien membre actif des réseaux FOCCART, l'un de ces barbouzes sans scrupules. J'explique dans un poster la nature du réseau FOCCART, je ne vais pas m'étendre ici, mais toute la suite de l'histoire sera liée à ce réseau.

Le 29 décembre 2012, une entreprise que je site dans une affaire et dont je ne peux pas divulguer le nom, appelons là (modified on 04/25/2020) Tracto 37, est intervenue sur un chantier pilote pour déverser de l'argile au pied des fondations d'une maison en bois, là où normalement, nous aurions dû installer un système de drainage. Le maître d'ouvrage de ce chantier que nous allons appeler Mr Bouhours, s'était chargé de l'évacuation de la terre. Pendant la période des vacances, il a donné l'ordre à l'entreprise Tracto 37 de mettre l'argile dans les tranchées de drainage. Comme tout maître d'ouvrage l'aurait fait pour accélérer son chantier, il aurait pu prendre une pelle et une remorque pour corriger son erreur mais Mr Bouhours a décidé de ne rien faire. Quelque temps plus tard, il a accusé l'entreprise de charpente auprès d'une association de consommateurs qui s'est rétractée à l'avancée des preuves, mais Mr Bouhours a continué de nier. C'est après deux années de procédure juridique et deux réunions d'expertise qu'il a enfin pu être prouvé la responsabilité de Mr Bouhours, mais entretemps, la société de charpente a dû travailler dans des conditions exécrables entrainant un surcoût des travaux.

Le nom de Mr Bouhours est un nom que l'on retrouve parmi les collaborateurs d'un cabinet d'avocats international dont le chef des nouveaux Réseaux FOCCART est un "conseiller sénior". Cet homme, c'est Alain JUILLET, l'éminence grise qui a créé les services d'intelligence économique en France. C'est également Alain JUILLET qui a créé la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique Française à Tours, le 28 avril 2012 dans les locaux du Vinci. C'était 13 jours avant l'accident de mes parents.







Intro 2 - 2004-2012

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    1. Le politologue Benoit Lapierre est un spécialiste de la politique étrangère et du droit international. Il faut comprendre que la justice politique est une composante du droit au niveau des États. Pour faire des bonnes analyses au niveau internationale il faut suivre une bonne formation politique.

      Du point de vu de la politique mondiale, les enjeux économiques sont à la base des tensions géopolitique. La formation le Code Slave est une formation politique qui permet de comprendre la société russe afin d'y faire des affaires. Elle apprend comment prendre contact avec acteurs économique de prend plan afin de pénétrer le marché russe.

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